Coup de coeur pour « Le Tuba Club » à Marseille

Un endroit magique situé dans les calanques de  Marseille ! 


Les plongeurs

Derrière le masque et la combi, Grégory Gassa et Fabrice Denizot, duo de quadras marseillais, longtemps expatriés à Paris, Londres ou New York. Après la mode, le 1er a ouvert quelques belles adresses pour fines  gueules, le second, producteur dans le milieu du cinéma, s’offre ici son plus beau scénario.  

Si le duo a choisi de poser l’ancre ici, c’est avec la volonté farouche de  restituer au lieu la superbe de ses origines. C’est aussi pour inviter à la contemplation, à la paresse, ceux qui comme eux courent le monde  sans actionner le mode « pause ». La parenthèse Tuba leur est dédiée.  Elle est brute. Sans artifice. Elle est juste. Juste là où il faut. Et on y prêche le luxe dans son plus simple appareil.  



Vie de cabanon

On sonne à la porte de Tuba, comme on sonnerait dans une casetta de  la côte Amalfitaine.  

Le ton est immédiatement donné, Greg & Fab invitent « chez » eux, un  cabanon de copains, pour les potes et PAR des potes ! La 1ère,  l’architecte Marion Mailaender. Amie d’enfance, c’est elle qui a  naturellement été choisie pour transcrire l’histoire Tuba, sublimer  l’existant et faire de la proximité ambiante, une véritable signature.  Ici, pas de frontière, chambres, resto, plage rocheuse et brasses  coulées forment une unité. Tuba c’est ça : 350m2 d’exception, la mer et  les amis pour seuls vis-à-vis. Un minimalisme qui rappelle le cabanon du  Corbusier, et une ode à la vie proche, elle, de celle dépeinte sur les murs du bar à côté, l’Etoile de Mer.  

À l’instinct, l’architecte d’intérieur twiste les genres et les époques. Ici,  elle invite ses souvenirs avec une touchante justesse. Le décor se plaît  en mobilier upcyclé et matières brutes : adroit métissage de pierre et de  bois, de perles et de coquillages, de teintes naturelles et de cordages fluo.  

Un parfait mashup du club de plongée vernaculaire et du havre de paix où les artisans et les artistes locaux ont la part belle, invoqués par l’architecte.  

Dehors, au bord de l’eau, se croisent matelas aux rayures transat  version mellow yellow et tables en bois délavées par le soleil. Une plage escarpée sur la roche qui se jette à l’eau, et une échelle en inox plus  tard, nous voilà dans l’eau de la Méditerranée...  

Tout y est honnête et spontané, les aspérités des objets ne sont pas  gommées ni sur-jouées. Car c’est ÇA le cabanon, le bord de mer, la vie  salée.  


LES CHAMBRES 

Le cabanon Tuba abrite 5 chambres, toutes rivées sur l’eau, et l’une en  duplex pouvant accueillir les familles. 

Au bout du monde, mais à quelques mètres du restaurant Tuba (quand  même !), les chambres sont minimalistes, très naturelles, infusées de  simplicité : jonc de mer au sol, boiseries iodées, draps blancs, lampes  en cordages, têtes de lit en contreplaqué marine, et porte-manteaux «  pipe » créés par l’artiste Elvire Bonduelle.  

Au travers des fenêtres, la rade de Marseille étire sa palette de couleurs  uniques, de l’aube jusqu’au crépuscule. Spectacle.  

Dans les salles de bain aux robinets cabanon, avec tuyau jaune en  guise de douchette, le collectif Southway Studio exprime son art sur un  carreau unique, laissant la teinte beige habiller les autres.  Ce n’est pas la taille qui compte, mais ici tout de même. Le côté intimiste  et exclusif ajoute un charme fou à l’expérience. 

Une intimité qui, dès le pas de porte foulé, devient convivialité. Propice à  la rencontre, Tuba invite paradoxalement ses hôtes à quitter les  chambres pour retrouver le bar, la cantine, la plage et partager sa vue,  sa table, sa part de Dolce Vita.  


LE RESTAURANT

Tout près des chambres, se dresse la table de Tuba. Un restaurant  ouvert sur la mer, 80 places assises dans l’esprit « cabanon de pêche »  et deux terrasses surplombant la calanque. 

À la carte, déclinables en version végé (ou pas), un heureux mix  d’influences méditerranéennes du moment : retour de pêche du jour à  partager, poisson cru mariné, encornets braisés dans un jus persillé et  haricots plats, ou encore Casarecce à la poutargue (plat signature de  Tuba)…  Le local tant qu’il est justifié.  

Chez Tuba, du champ (ou du pêcheur) à l’assiette, le jeune chef Antoine Teychené (passé par l’Oustau de Baumanière, le Bristol***** ou encore  le Plaza Athénée*****) mitonne ses plats au gré des saisons, en  réduisant au maximum les intermédiaires, en faisant valoir aussi ce que  le Sud a de meilleur.  

Pour l’apéro (ou le pique-nique) : le labné / poutargue et pain doré, le  jambon cru de la Maison Ruliano, ou les panisses bien dorées se  grignotent sans faim avec des olives de Sicile ou encore une bonne  mouillette de pain Maison Saint-Honoré lustrée à l’huile d’olive de Cédric  Casanova…  

Et finalement ce que l’adresse cuisine, manie et épice, au-delà de ses  recettes, c’est la convivialité́et le vivre ensemble. Piquer dans l’assiette du voisin est convenu, bienvenu, voire fortement conseillé.  

Merci pour cet accueil chaleureux, de belles  rencontres, un déjeuner (La pêche du jour) les pieds  dans l’eau, un matelas jaune et blanc pour faire  « bronzette » sur le rocher avec une vue imprenable  sur les calanques, de la bonne musique, du rosé  bien frais…  

Idéal pour les amoureux ou pour un déjeuner entre amis…  

Bravo à Grégory Gassa & Fabrice Denizot ! 

2 Bld Alexandre Delabre 13008 Marseille
« Les Goudes »
Tel : 04 91 25 13 16